Réforme de l’imposition des entreprises III

Plutôt que de veiller sur les finances publiques et de présenter une réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) équilibrée, le Parlement a approuvé de nouveaux privilèges pour les grands groupes et les actionnaires, ainsi que des baisses d’impôts pour les entreprises. Il est incontestable que la Suisse doit abolir les avantages fiscaux pour les holdings et autres entreprises internationales. Or, seuls quelques propriétaires d’entreprises profiteront de cette réforme. Ce sera ensuite à nous, toutes et tous, de payer la facture de ce projet qui dépasse toutes les limites.

Non à de nouveaux milliards de pertes fiscales

Les impôts sur le revenu des entreprises seront massivement allégés, alors qu’ils sont déjà relativement bas. Comme cette réforme unilatérale ne prévoit pas de compensation des recettes, elle conduira à un gigantesque manque à gagner d’au moins 1,5 milliard de francs par an pour la seule Confédération ! Les cantons et les communes subiront elles aussi tout autant de pertes. Souvenons-nous qu’avec la RIE II, les pertes de recettes fiscales ont dépassé de plusieurs milliards ce qui avait été annoncé avant la votation de 2008.

Non à une augmentation d’impôts pour la classe moyenne

La majorité bourgeoise du Parlement s’est assurée que les entreprises et les actionnaires ne contribuent pas à combler ce trou béant de plusieurs milliards. Ce sont donc Monsieur et Madame « tout-le-monde » qui devront, une fois de plus, payer une facture salée : augmentations d’impôts, taxes supplémentaires, baisses des subventions pour primes maladie et douloureuses réductions des prestations. Toujours plus de charges pèseront sur les citoyennes et les citoyens, alors que les finances publiques des cantons et des communes sont déjà fortement sous pression.

Non à de nouveaux régimes spéciaux pour les multinationales

Les privilèges fiscaux actuels accordés aux grands groupes internationaux seront simplement remplacés par de nouveaux traitements fiscaux de faveur. Grâce à cela, les grands groupes ne paieront plus que 3 % d’impôt sur le revenu au niveau cantonal. Il s’agit là d’un affront contre tout contribuable normal ! De plus, politiquement, c’est une vision à court terme et particulièrement risquée : les pertes seront incalculables et ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce que cela jette à nouveau le discrédit sur la Suisse au niveau international et la replace au pied du mur.

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