Dépôt de 23 357 signatures valides récoltées contre les projets de routes démesurées
Le 7 novembre 2022, une large alliance de partis politiques et d’organisations de protection de l’environnement a déposé 23 357 signatures valides et attestées contre les projets de routes démesurées prévus en Haute-Argovie et dans l’Emmental. La population bernoise pourra s’exprimer sur la réalisation de ces projets coûteux et néfastes pour l’environnement à l’occasion d’un scrutin qui se tiendra vraisemblablement le 12 mars prochain. En plus d’attirer davantage de véhicules, de nuire à la biodiversité et de détruire des terrains précieux pour le secteur agricole, les aménagements annoncés augmenteront la capacité du réseau routier, ce qui est en totale contradiction avec la Constitution bernoise et les objectifs climatiques.
Le 6 juillet 2022, une large alliance d’acteurs politiques et militants a lancé un double référendum contre les crédits destinés à la réalisation de deux projets d’assainissement routiers à Aarwangen et dans l’Emmental, adoptés par le Grand Conseil lors de la session d’été. Son comité a récolté 23 357 signatures valides et attestées pour les deux référendums, qui ont été remises à la Chancellerie d’État le 7 novembre 2022*. Le scrutin aura vraisemblablement lieu le 12 mars 2023.
Ces projets routiers représenteraient un coût de 618 millions de francs pour les contribuables, dont 430 millions de francs seraient assumés directement par le canton de Berne. Ce dernier ne peut pas se permettre de gaspiller l’argent public de la sorte. En effet, les budgets alloués aux investissements sont serrés et feront sinon défaut à d’autres dépenses prioritaires, comme la production d’énergies renouvelables, la rénovation d’écoles, les transports publics ou encore la santé.
L’augmentation de la capacité du réseau routier engendrée par ces projets mènera par ailleurs à un accroissement de la circulation. Loin de résoudre durablement les problèmes de trafic, ces aménagements ne feront que les déplacer dans les communes environnantes. De plus, l’augmentation de la capacité du réseau routier est en totale contradiction non seulement avec la stratégie cantonale de mobilité et l’article sur la protection du climat récemment inscrit dans la Constitution bernoise, mais aussi avec les engagements que la Suisse a pris sur ce dernier point. Enfin, il convient de noter que les estimations du trafic utilisées pour ces projets sont fondées sur des projections désuètes de la Confédération, lesquelles prévoyaient une croissance bien plus rapide du trafic routier.
Pour le comité référendaire, il est incompréhensible de persister à réaliser ces projets dépassés, d’autant plus que les régions concernées disposent d’alternatives écologiques viables aux deux projets. Celles-ci résoudraient les problèmes de circulation plus efficacement, à moindre coût et dans le respect de l’environnement. En outre, contrairement aux projets prévus, elles pourraient être mises en œuvre rapidement : cela a déjà été fait dans d’autres régions dont la circulation était comparable.