Kilian Baumann, conseiller national et agriculteur bio précise : « Ainsi, afin de faire face à la crise climatique et au déclin de la biodiversité, nous souhaitons, durant la prochaine législature, rédiger une nouvelle loi sur le CO2 ambitieuse et ancrer juridiquement l’objectif de devenir un pays climatiquement neutre à partir de 2040. »Il faut adapter les comportements en matière de mobilité et passer à des véhicules neutres pour le climat, économes en énergie et respectueux de l’environnement. Dans l’agriculture et l’alimentation, le besoin d’agir est également important. « Il faut penser et mettre en œuvre les mesures de protection de l’environnement et d’encouragement de la biodiversité de la fourche à la fourchette, c’est-à-dire tout au long de la chaîne de création de valeur. »
 
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Suisse doit rapidement combler son retard en matière de développement des énergies renouvelables et notamment exploiter pleinement le potentiel solaire dans le domaine du bâtiment. Les VERT-E-S du canton de Berne ont montré l’exemple avec leur initiative solaire. Celle-ci est désormais également prévue au niveau national, explique Aline Trede, présidente du groupe parlementaire des VERT-E-S : « L’énergie solaire est la source d’énergie la plus importante de Suisse et est, avec l’énergie hydraulique, l’épine dorsale de l’approvisionnement énergétique. » Cela permet non seulement de protéger le climat, mais aussi de réduire la dépendance vis-à-vis de l’étranger et de renforcer l’économie locale – un énorme potentiel solaire est justement en friche dans le canton de Berne.
 
L’écologie ne peut qu’être sociale ! De bonnes conditions de vie dans un environnement intact pour tous les êtres humains sont au cœur de la politique verte. « La hausse des coûts du logement et des primes d’assurance maladie engendre des problèmes financiers, non seulement chez les personnes exposées au risque de pauvreté, mais aussi chez des personnes appartenant à la classe moyenne, en particulier les familles », précise la conseillère nationale Natalie Imboden. Les VERT-E-S demandent donc un paquet de mesures efficaces qui allègent le fardeau financier des personnes concernées. Les revendications comprennent par exemple la priorité donnée à la construction de logements d’utilité publique ou des rentes sûres à la retraite pour tous les sexes, notamment avec une 13e rente AVS.
 
Mais des mesures sont également nécessaires au niveau international pour un monde plus durable et plus équitable. La conseillère nationale Christine Badertscher demande que la Suisse assume ses responsabilités en matière de commerce international, de politique fiscale et de coopération au développement et qu’elle renforce son engagement dans les instances et organisations internationales. « L’état actuel du monde montre clairement que le temps des « cavaliers seuls » est révolu depuis bien longtemps. Nous devons agir ensemble afin de développer et maintenir un système global durable, protégeant à la fois l’humain et l’environnement. »
 
« Notre système démocratique doit être actualisé. », ajoute Magdalena Erni, coprésidente des Jeune-x-s Verte-x-s Suisses. Nous sommes à la veille de décisions importantes, porteuses d’avenir, pour lesquelles de nombreuses personnes concernées n’ont pas leur mot à dire – pas seulement les jeunes, mais environ un quart de la population. « Nous nous engagerons donc en faveur de l’introduction du droit de vote à 16 ans et en faveur d’un droit fondamental à la naturalisation au cours de la prochaine législature. »
 
« Les défis de notre époque sont énormes. La protection de l’environnement et la biodiversité, la garantie de la démocratie et des droits fondamentaux, le renforcement de l’éducation et de la culture, la réforme de la politique de la santé, assurer la capacité d’innovation économique. Pour que ces demandes puissent être mises en œuvre avec succès lors de la prochaine législature, il faut également des majorités vertes et sociales au Conseil des États », souligne Bernhard Pulver, candidat bilingue au Conseil des États. Le malaise de la politique de santé est résumé par Bernhard Pulver : « Le système de santé suisse n’a pas de problèmes de coûts, il a un problème de financement. » Il demande donc que l’on renonce aux primes par tête antisociales, à la fausse pression tarifaire et à l’économisation qui menacent le système de santé.
 
Francophonie verte
 
« La représentation de la minorité culturelle et linguistique francophone du canton de Berne est un enjeu qui tient à cœur aux VERT-E-S » indique Cyprien Louis, coprésident. Dans cette optique, l’assemblée des délégué-e-s des VERT-E-S a décidé de mettre sur pied une campagne spécifique en faveur de Myriam Roth, infirmière HES et conseillère de ville biennoise, et Cyprien Louis, hydrogéologue et membre du Conseil du Jura bernois. Le neuvevillois précise : « Les partis politiques ont une marge de manœuvre importante pour augmenter les chances des francophones afin d’éviter que le scénario de 2019 se reproduise à l’avenir. Cela doit aussi permettre de promouvoir au niveau national les solutions durables que le Jura bernois et Bienne peuvent apporter en matière de transition énergétique et de vivre ensemble. »

Prises de parole